Bien que la tentative de reconnaissance du Burn-out comme maladie d’origine professionnelle ait échoué début juin 2015, le Burn-out continue à faire de plus en plus de victimes dans une société où l’hyperactivité est valorisée.
Le Burn-out est un processus lent de dégradation du rapport au travail d’abord, puis du rapport à soi. La convalescence dure plusieurs mois, le pourcentage de récidive est élevé (30 à 40%), le coût humain et financier est important (pour le salarié et l’entreprise). Sur le long terme, il peut mener à la dépression, une maladie chronique ou un isolement familial et professionnel.
Le Burn-out au travail
Le stress au travail et le Burn-out résultent d’un déséquilibre entre les exigences auxquels l’individu doit faire face et ses ressources. Néanmoins en cas d’exposition répétée à des RPS et en l’absence de régulation collective un stress chronique peut se transformer en Burn-out.
Les manifestations individuelles
- Une fatigue extrême que les temps de repos habituels ne soulagent plus et qui provoque l’apparition de troubles du sommeil, digestifs, tensions … Au fur et à mesure anxiété, irritabilité et diminution de la concentration s’installent.
- Une attitude cynique vis-à-vis de son travail, des clients et collègues
- Une érosion de l’estime de soi
Les manifestations collectives
Au niveau collectif, les signaux d’alerte sont les suivants : augmentation du taux d’absentéisme/présentéisme, mouvements de personnel, baisse de qualité des produits ou services, relations sociales tendues, accidents du travail, maladies professionnelles, arrêts maladie, suicides, …
Afin de faciliter la détection du Burn-out, des échelles de mesure ont été mises en place dans les entreprises, dont le MBI (maslach burnout inventory).
La prévention du Burn-out
Les mesures en entreprise
Tout d’abord informer les salariés sur le Burn-out et veiller à la charge de travail de chacun. S’assurer de la qualité des relations sociales et positionner le salarié comme un acteur de confiance dans l’entreprise. Enfin, développer les formes de reconnaissance et les discussions sur les critères de qualité du travail.
En effet, pour Catherine Vasey, il est nécessaire d’apprendre à accepter et reconnaître ses propres limites. Ensuite d’identifier les lieux d’usure dans le travail (tâches, situations, personnes qui créent un sentiment d’impuissance, et qui vous vident de votre énergie) afin de s’en éloigner. Enfin, les tensions physiques et psychiques doivent être évacuées au fur et à mesure de la journée, afin d’empêcher l’accumulation de fatigue menant au Burn-out.
La pratique de la Sophrologie, que ce soit en groupe en entreprise ou en cabinet en individuel, complète efficacement le procédé.
Lâcher les tensions et prendre du recul avec la sophrologie
La sophrologie propose ainsi d’acquérir en quelques séances des techniques simples et accessibles pour identifier et relâcher les tensions, prendre du recul et construire un espace de calme intérieur. L’individu devient acteur de ses ressentis et se réapproprie ainsi ses marges de manœuvre internes.
Voici un exercice court que vous pouvez pratiquer chez vous ou au bureau à tout moment de la journée pour vous ressourcer.
Parmi les techniques de base utilisées en Sophrologie, la respiration est essentielle. C’est un élément capital à la fois sur le plan physiologique et psychique. Elle permet d’abaisser notre rythme cardiaque, notre tension artérielle, calmer le mental, faciliter la concentration et soulager les tensions. Pour retrouver votre calme, commencez par expirer lentement par la bouche, puis prenez une inspiration profonde en gonflant le ventre. Puis soufflez de nouveau par la bouche le plus lentement possible (comme dans une paille), pour chasser les toxines hors du corps. Recommencez plusieurs fois.
La reconstruction après un Burn-out
La durée de la reconstruction dépend de l’intensité du Burn-out et de la nature de l’individu. Néanmoins les étapes suivantes ont été définies : repos, reconstruction de l’identité, réflexion et renaissance du désir de travailler, et pour finir le retour progressif au travail.
Les axes de la reconstruction
Afin de réduire le risque de rechute, cette reconstruction nécessite d’effectuer un travail sur soi sur 3 axes principaux :
- temps (temps qualitatif plus que quantitatif, découpage du temps en vouloir/pouvoir/agir),
- l’espace (au sein et hors de l’entreprise)
- et l’identité professionnelle : équilibre entre émotions/ambition/motivation, le duo de compétences (jouer/oser) et le duo d’aptitudes (être soi et y trouver du plaisir).
Or en Sophrologie, la conscience est considérée comme une énergie d’intégration de tout notre être à la fois dans le temps, l’espace et notre corporalité. C’est ce que l’on appelle la tridimensionnalité de l’être :
- temps : passé, présent, futur
- espace : terre, soi, univers
- corporalité : corps, émotions, pensées
L’apport spécifique de la sophrologie dans l’accompagnement du Born-out
Les techniques utilisées en Sophrologie vont permettre à l’individu de faire un bilan positif de son passé du présent, et de se projeter dans un avenir positif, mais aussi de recréer du lien entre ces 3 temps. Via la tridimensionnalité de l’espace il (re)prendra sa place à la fois dans la sphère privée comme dans la sphère professionnelle, mais aussi de manière plus globale dans la vie. Enfin via la tridimensionnalité de l’être, il se reconnectera à ses sensations physiques, ses pensées et ses émotions pour un meilleur équilibre corps/esprit. L’idée est ici d’apprendre à accepter et à respecter ses limites.
En séance, nous pourrons aussi travailler sur le développement des capacités, la visualisation positive du retour à l’emploi pour contribuer à renforcer la confiance en soi.
En conclusion, que ce soit pour prévenir le Burn-out ou vous accompagner dans votre travail de reconstruction, la sophrologie est un allié précieux !
Bibliographie:
- » Syndrome d’épuisement professionnel ou Burn out » (guide d’aide à la prévention) édité par le Ministère du Travail en mai 2015
- » La reconstruction professionnelle après un burn out », Inrs 137 (mars 2014)
- rapport final émis par le Collège d’expertise sur le suivi statistique des RPS le 11 avril 2011
D’autres sites pour vous aider :
- Souffrance et travail qui publie des guides pratiques à destination des acteurs du monde du travail